- Un jour, t'arrêteras de te détruire aussi

- Un jour, t'arrêteras de te détruire aussi bêtement?
- Pardon?
- Bah j'sais pas moi, mais j'pense que foncer dans un mur en bagnole, te tirer une putain de balle dans le crâne ou sauter dans le vide te donneront plus de chance pour mourir que fumer et boire à t'en péter la gueule, prendre tous ces médocs' qui te ramollissent le cerveau et te griffer les bras avec des lames propres en plus de ça! Même le tétanos t'es pas fichu de l'attraper! Arrête de dire que tu veux crever, t'en es même pas cap'!
- Je ne veux pas mourir, je veux agoniser. Tu n'comprends rien, dégage!
- Ah oui, c'est sur qu'agoniser pendant toute une vie c'est plus malin qu'agoniser quelques semaines ou mois. C'est c'que j'dis: tu n'portes pas tes couilles, t'arrives même pas à te dire que la mort est pour toi, au fond t'as peur et tu fais tout ça sans réel envie d'en finir. C'est pitoyable. Tu es minable. Et le plus pathétique c'est que tu t'en rends compte mais que tu ne veux rien changer. Complètement con quoi! Tu me fais pitié. T'es même pas foutu de te suicider et pourtant il y en a des tas de gens qui ont le courage d'en finir pour de bon chaque jour. Mais toi, t'es pas assez fort pour vivre et encore moins pour mourir alors tu préfères te dire qu'à la longue t'y arriveras alors qu'on sait tout les deux que tu la vivras ta putain de vie sans but, monotone et vide de sens. Tu la supporteras au lieu de la vivre, c'est sur. Mais comme tout le monde. Alors pourquoi te plaindre plus que les autres sachant qu'on est dans la même merde? Tu n'es qu'un lâche, un pauvre mouton qui veut sortir du troupeau mais qui n'en est même pas capable. Tu ne peux rien faire d'autre que pleurer de ne pas avoir cette haine au cœur qui serait la seule à te permettre de t'arrêter là. Mais même cette sacrée haine te fuit parce que tu pues la lâcheté et la honte de vouloir mourir sans y parvenir. Au fond, je te plains. Je te plains parce que j'arrive à vivre et que je pense que t'es trop con pour voir que vivre c'est bien mieux que mourir. M'enfin, que veux-tu que je te dise: t'es dans la moyenne, mon gars. Dans la moyenne des cons sur terre et je t'rassure, t'es pas tout seul. Non non, y en a des tas des comme toi, des moins que rien, des sacs à merde et à os qui sont incapables de se bouger pour frôler la mort et ne plus la lâcher, j'dirais que vous êtes environ sept milliards. Sept milliards de soumis à la vie, déprimants d'un système qu'ils rejettent sans se bouger pour le changer. Sept milliards de cons et toi t'es dedans.